Dans son Edito du 8 décembre intitulé Impairs, pairs et ne passe pas, la FNTR donne son avis sur la circulation alternée à Paris.
Pour la fédération patronale « Il faut être parisien pour comprendre l’ineptie de la gestion des pics de pollution. De bon matin, vous vous demandez quelles plaques sont autorisées à circuler. Paires ? Ah bon. Sur les dizaines de véhicules que vous observez, vous comptez une majorité de plaques impaires… Les transports sont gratuits ? Fort bien. Sauf que les RER A et B sont en panne, et qu’il y a moins de trains que d’habitude. Les taxis sont vides et errent à la recherche du client. C’est classique : un jour de circulation alternée est, pour eux, comme un jour de grève : il y a moins de clients. Allez comprendre. Les bus, qui arrivent au petit bonheur, sont soit vides, soit pleins comme des œufs. Seuls les métros sont systématiquement bondés, et tout le monde arrive en retard.
Le pompon, c’est évidemment pour les camions. Tandis qu’un camion de chantier vous dépasse dans un nuage de poussière, vu qu’il n’est pas bâché, vous vous interrogez sur la logique d’interdire tous les poids lourds, même les plus propres de circuler dans Paris et dans 22 communes limitrophes. Manifestement, la pollution c’est comme le nuage de Tchernobyl, ça s’arrête à des endroits bien précis, et en l’occurrence à la petite couronne. Priez ce jour-là d’exploiter des véhicules frigorifiques, citernes, camions de déménagements, et bennes, car l’arrêté d’interdiction ne vous concerne pas. Et peu importe que ces véhicules soient de norme Euro I ou II ou III, c’est-à-dire les plus polluants, c’est comme ça.
Voilà 18 mois, on nous annonce qu’on va enfin développer une politique sensée de gestion de ces épisodes avec distribution de gommettes (les vignettes Crit’air) pour les bons élèves. Mais il a fallu un an pour disposer de l’arrêté de classification des véhicules, et à ce jour, ceux qui exploitent les flottes les plus importantes ne peuvent toujours pas commander leurs certificats de qualité de l’air, car le site internet n’est pas opérationnel avant le 12 décembre au moins… La calculette affiche une perte de chiffre d’affaires de 80 millions d’euros par jour pour les entreprises qui circulent à Paris. Les autorités politiques se réjouissent d’être aussi efficaces. On envisage de prolonger la mesure un jour de plus. Ce qui peut signifier que toutes ces mesures ne servent à rien ? On en finirait presque à espérer qu’il pleuve. Quoique. La gestion des intempéries n’est pas meilleure. »