Dans un article mis en ligne le 28 mars, l ‘OTRE fait un compte rendu du débat sur les transports. Ce débat était organisé par l’association TDIE (Transport Développement Intermodalité Environnement. Au cours de celui-ci, chaque représentant des 5 principaux candidats aux Présidentielles 2017 a eu l’occasion de s’exprimer sur l’écotaxe, l’alternative au diesel et l’Europe.
Ecotaxe
« Le débat renaît à la faveur de cette élection présidentielle. « Son abandon représente un manque à gagner de sans doute 2,5 à 3 milliards d’euros par an, et elle aurait contribué au report modal », assure ainsi Dominique BUSSEREAU, partisan affiché d’une renaissance de l’écotaxe nationale ou d’écotaxes régionales. Ces dernières sont également évoquées chez Benoît HAMON. L’écotaxe nationale et une taxe kilométrique pour les poids lourds étrangers : tel est le volet fiscal du programme de Jean-Luc MÉLENCHON. Emmanuel MACRON a déjà déclaré qu’il ne rouvrirait pas le sujet de l’écotaxe : pour lui il faut reprendre ce dossier avec l’euro vignette. Par ailleurs, il plaide pour une taxe carbone évoluant progressivement jusqu’à 100 euros la tonne. »
Alternative au diesel
« L’alternative au diesel est le deuxième sujet évoqué lors de ce débat. Le gazole est quasi unanimement dénoncé mais avec des nuances entre les candidats : pour Benoît HAMON, Christine REVAULT D’ALLONNES-BONNEFOY défend l’idée d’une interdiction d’ici à 2025. Laurent COURTOIS, pour Jean-Luc MÉLENCHON, entend progressivement sortir du diesel, mais sans échéance, et en commençant par l’arrêt des allègements fiscaux sur les flottes d’entreprise. Arnaud LEROY au nom d’Emmanuel MACRON promet un alignement de sa fiscalité sur celle de l’essence sous cinq ans. Dominique BUSSEREAU, pour François FILLON, est moins pressé. « Il faut y aller mollo », a-t-il indiqué, justifiant son point de vue par la proportion importante de ménages modestes et ruraux possesseurs de véhicules diesel. C’est aussi l’argument de François DE VOYER, représentant de Marine LE PEN, qui n’évoque pas d’alignement fiscal.
Tous les candidats, en revanche, promettent d’aider à l’acquisition de véhicules moins polluants, à l’implantation de stations de ravitaillement de carburants alternatifs, et à la recherche sur les motorisations nouvelles. Marine LE PEN défend l’hydrogène, dont l’adaptation au monde du poids lourd semble cependant assez lointaine. Du côté de Benoit HAMON, on insiste sur l’intérêt du gaz et du biogaz, bien développé chez certains de nos voisins. De la même façon chez Emmanuel MACRON où l’on met en exergue les efforts qui devront être consentis par tous les constructeurs dans le cadre de la politique de R&D. François FILLON et Jean-Luc MÉLENCHON défendent des positions semblables avec un engagement écologique très fort pour le second.
Transport et Europe
C’est incontestablement sur les questions européennes que se marquent très concrètement les différences. Le prochain chef de l’État et sa majorité gouvernementale devront poursuivre la discussion sur le paquet routier européen. C’est en mai 2017 que le projet sera présenté par la Commission européenne. Pour la députée européenne Christine REVAULT D’ALLONNES-BONNEFOY : « les pays de l’Est souhaitent que la directive sur les travailleurs détachés ne s’applique pas au secteur des transports ». L’actuel gouvernement s’y oppose. Outre Benoît HAMON, c’est aussi la position des représentants de MACRON et de FILLON : bien qu’il faille l’améliorer, ne plus appliquer la directive sur les travailleurs détachés signifierait un dumping social total. Du côté de Marine LE PEN et Jean-Luc MÉLENCHON, toutes ces questions légitiment leur opposition à toute supranationalité dans le domaine du transport comme dans le reste. »
Pour conclure, l’OTRE regrette le manque d’unité de la profession et le manque d’intérêt des cinq principaux candidats sur le transport de marchandises, acteur majeur de l’économie.