Yves Fargues, président de l’Union des Entreprises Transport et Logistique de France (TLF) s’est exprimé le 13 juin dans latribune.fr sur la compétitivité et transports qu’il estime mise à mal.
Pour lui, « Les concessions accordées ou qui vont l’être, tant aux chauffeurs routiers qu’aux cheminots ou aux pilotes d’Air France, mettent le secteur à mal. » Il explique que « Pour rapidement mettre à mal l’activité économique de tout un pays, il suffit de bloquer les transports : les transports de voyageurs pour empêcher les salariés de se rendre au travail, les transports de marchandises pour arrêter l’approvisionnement des usines et assécher les réseaux de distribution. » en faisant référence aux grèves contre la loi travail qui ont découlé sur une pénurie de carburant et sur des blocages notamment au Havre.
Transport routier, transport de voyageurs
« Le gouvernement a évidemment envoyé des messages de fermeté et déclaré qu’il mettrait fin aux désordres sur la voie publique mais il négociait en coulisse avec des syndicats totalement dominés par les représentants des entreprises publiques de transport de voyageurs.
Comme toujours, les concessions obtenues vont aggraver encore le manque de compétitivité dont souffrent les transports en France.
Les conducteurs routiers ont reçu l’assurance que la majoration de 25% de leurs heures d’équivalence serait sanctuarisée. Le coût horaire d’un conducteur français restera donc 1,5 fois plus élevé que celui de son homologue espagnol ou allemand. »
Transport ferroviaire, maritime, aérien
« Les cheminots ont fait voler en éclats les propositions de leur direction visant à réaliser des gains de productivité et ont entrainé dans leur conservatisme l’ensemble du secteur des entreprises ferroviaires privées qui commençait à se développer. Malgré les grandes déclarations à peine sèches de la COP 21, la part du ferroviaire dans les transports de marchandises continuera donc de se réduire. Elle est déjà tombée en dessous de 10%. Le déficit et la dette ferroviaires continueront de croître, le contribuable réglera la note.
Les dockers poursuivront leur mouvement, conserveront leurs avantages acquis et les trafics internationaux détournés pendant la grève au profit d’autres ports européens s’y fixeront de manière définitive. Les pilotes d’Air France obtiendront sûrement satisfaction au détriment du redressement de leur entreprise. »
En guise de conclusion, Yves Fargues pense que « Ces mesures extorquées par la menace et la force, à la veille de l’Euro 2016, provoqueront des pertes de trafics internationaux routiers, aériens ou maritimes et donc d’emplois dans les transports. Elles renchériront les coûts logistiques des industries qui importent des composants ou des produits semi finis pour les transformer et pénaliseront les exportateurs en augmentant le coût de la distribution des produits finis, provoquant de nouvelles délocalisations. »
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